Vol ... de nuit

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 22/08/2007

Shera était passée il y a peu. Elle avait remarqué que la milice avait été barricadée. Sentant bien qu'il se passait des choses étranges, ce qui avait pour conséquence d'attiser sa curiosité ... mauvais point ... elle revint quelques jours plus tard, suffisamment équipée.

Elle attendit la nuit noire pour passer à l'action et sortit de quoi casser les planches qui barraient l'entrée. Le capitaine Bralic était mort, le reste n'allait pas suivre non plus ! Elle s'était armée au cas où ; les fantômes avaient ils élu domicile ici ? les opposants du régime Daresha avaient ils piégé les lieux ? ou bien, est ce que d'anciens miliciens étaient revenus s'organiser en ces lieux ?

C'est après un long moment, les doigts abimés et presque en sang qu'elle passa la première porte. A sa plus grande surprise, elle découvrit que tout le reste était aussi bouclé. De fatigue et d'émotion, elle se laissa glisser contre le mur ... se faire discrète ... ne jamais abandonner ... elle avait eu de bon capitaines ...

Aux bruits en provenance de la porte sud, puis…de l’est, le grand artilleur avait ouvert l’œil. Lui qui s’était arrêté en retour de Dole, avait passé une partie de la soirée à arpenter les corridors de cette ancienne caserne où il avait fait ses débuts de militaire. Endormi sur sa chaise en bordure d’une ouverture donnant sur la cour, il s’était redressé lentement. Soudain, plus rien. S’allumant à une torche, il s’éclaira tant bien que mal en se dirigeant vers le dernier endroit d’où étaient provenu les sourds sons. Fronçant les sourcils, il scrutait la base des murets qui ceinturait l’endroit. Avançant encore il, s’approcha de l’entrée, une fine lame droit devant.

Quelques reniflements. Des pleurs ? Un vagabond ayant besoin d’aide ? Un enfant perdu ? Approchant lentement, la lame au dessus de l’épaule, il poussa le lourd loquet fixé à la porte cochère en chêne qui s’ouvrait sur l’allée extérieur. Ensuite, enfonçant une longue clef de fonte, il la fit tourner dans la serrure, et ouvrit l’huis tentant de voir au préalable, s’évitant de tirer le dernier loquet.

Il est quelqu’un ? Vous souhaitez quelque chose ?

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 22/08/2007

Assise par terre, le dos contre le mur, la tête penchée dans le vide ... se laisser envahir par les souvenirs. Les débuts de la milice, ses compagnons fantassins : Malphas, Börok, Fabulous, Thomashawk, Bowen, et puis Zephirin, et puis Rhuyzar pour la cavalerie, et puis le lieutenant d'armes Spikelilou, et les capitaines dont Bralic. A cette époque l'homme qu'elle voulait encore tuer, et plus tard celui qu'elle avait aimé. Amer, épuisé, il s'était offert à la mort comme un enfant s'offre à la vie. Et le capitaine à la violette ... où étaient ils tous passés ? qu'est ce que la Franche Comté, terre maudite, avait fait d'eux ?

Soudain, des bruits ! Shera saisit la dague toujours cachée sous ses jupons puis elle se colle au mur, retenant sa respiration.

Citation :: Il est quelqu’un ? Vous souhaitez quelque chose ?

Cette voix, elle la reconnaîtrait entre toutes ... Zeph ... c'est donc lui le gardien de l'endroit ! Lui qui l'a sauvé d'une mort certaine ... ce pourrait-il que ce soit lui qui ait tout barricadé ? Aurait-il changé de camp ? Elle sait qu'il s'est battu lors de la dernière bataille en Franche Comté ; défend il la Milice ou l'offre t-il à des ennemis ? Lui aussi s'est battu contre ses voisins, ses frères francs comtois.

Respirez lentement, se calmer, cette patrie n'est plus la sienne, mais on n'oublie jamais ceux qui ont été vos amis, ceux qui vous ont sauvé la vie ! Le sont-ils encore ? Soupir ... Et Foghar ?! Elle l'a oublié ... elle qui n'a plus de monture ... oui Foghar qui a vu le jour en ces murs. Un jour elle écrira son histoire, un jour elle demandera à Spikelilou et Zeph comment il est né ...

Zeph ... serait-ce un guet apens ? est-il armé ? est-il accompagné ? va t-il l'attaquer ou la saigner ? Sur ses gardes, le long du mur, la dague dans la main gauche cachée derrière son dos, elle répond après un long silence :

C'est la bohémienne ... je cherche refuge pour quelques nuits ... j'ignorais que ... enfin, pourriez vous m'ouvrir ?

Il lui semble que les coups dans sa poitrine résonnent dans toute la nuit ; ce sentiment de peur ... voilà bien longtemps qu'elle ne l'a pas ressenti. C'est une bonne chose, elle vit ...

Écartant les yeux en s’attendant à tout autre comme réponse, il fronça vite les sourcils.

…la bohémienne…

Déposant sa lame contre le mur, il tira rapidement sur le dernier loquet en poussant à la porte. Il y passa la tête en parlant tout bas, laissant sortir le bras tenant sa torche en cherchant la fine noirette des yeux.

Shera ? Sapristi ! …que faites vous ici…venez vite entrez ! Il vaut mieux que personne ne sache que…enfin…vite.

Une fois avancée devant lui, il la tira rapidement par le bras et referma la porte en lui tendant la lumière poussant les lourds loquets de fer et tourna la clef en la remettant dans sa poche. Se saisissant de nouveau de la lumière, il la leva un peu pour voir la jeune femme qui ne semblait pas porter d'ecchymoses ou blessures au visage.

Vous allez bien ? Vous êtes certaine ? Refuge pour quelques nuits ? Euh…mais…bien sûr…allez avancez ! Ne restons pas ici, les nuits sont fraîches. Filez aux écuries, je vous y retrouve, je dois encore passer aux forges.

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 22/08/2007

La nuit, les murmures, la rapidité des mouvements ... une entrée furtive et inattendue ... Elle se sent attirée à l'intérieur, la main gauche toujours crispée sur sa dague. Un regard vers l'ingénieur, des craintes, des doutes.

Il vaut mieux que personne ne sache que…enfin…vite

L'endroit est-il dangereux ? Elle n'ose pas ouvrir la bouche, la colère et la peur fournisse un savant mélange qui la rendent incapable de réagir. Aller aux écuries, oui ... frôler les murs et se tapir dans l'obscurité. Il lui faut une explication ...